Tout sur l'euro 2008
  Et si ils revenaient ?
 

                     ET SI ILS REVENAIENT ?

          "Je pense que je ne reviendrais pas en Bleus tant que Raymond Domenech sera en place. Même quand il y a 60 000 blessés, il ne me prend pas. Je préfère qu'il soit honnête et qu'il dise qu'il ne compte pas sur moi". Cette phrase, qui avait fait tant de remous il y a maintenant plus de trois ans, n'est pas sortie de la bouche de Pirès ou de Giuly. Cela peut paraître étonnant mais c'est bien Nicolas Anelka, oublié à ses heures turques, qui fut l'auteur de la citation. Et pourtant, le sélectionneur national lui a visiblement pardonné puisque c'est lui qui, en le titularisant à la pointe de l'attaque tricolore alors qu'il évoluait à Bolton, a relancé la carrière de l'ancien parisien. Mais Anelka reste un cas isolé. D'autres joueurs ayant eux aussi connus la disgrâce n'ont pas obtenu un tel traitement de faveur. On pense notamment à Ludovic Giuly ou à Robert Pirès qui ont disparu du groupe France en même temps que Domenech y entrait ou encore à David Trezeguet dont les apparitions se font de plus en plus rares. Mais ils ne sont pas les seuls ... Y-a t'il une chance pour que l'on revoie un jour ces joueurs bannis revêtir de nouveau la tunique tricolore ou doivent-ils tirer un trait définitif sur la sélection ?


                           ANCIENS CANDIDATS, ILS SE SONT PERDUS EN CLUB


          Ce fut un des grands mystères lors de l'arrivée de Domenech à la tête. Alors qu'il éblouissait la Bundesliga de son talent, Johan Micoud continuait à être snobé par le sélectionneur français, au grand étonnement de certains observateurs. Les titres accumulés par Micoud avec le Werder Brême n'y firent rien et l'ex-international français tenta un dernier appel du pied à Domenech en rejoignant la France et Bordeaux lors de l'été 2005. Echec total. Transparent avec les girondins, celui que l'on considérait comme le futur Zidane n'en finit plus de décevoir.  Micoud semble avoir définitivement oublié ses rêves tricolores et confirmé le bien fondés de ses non-sélections sous l'ère Domenech.
          Ancien candidat potentiel mais moins crédible, Olivier Dacourt n'a lui non plus jamais été appelé par Raymond Domenech. Pourtant, sa carrière et sa palmarès sont exemplaires. Passé par les plus grands clubs, notamment en Italie, Dacourt jouit d'une bonne côte de popularité dans le Calcio. Recruté par l'Inter Milan à l'été 2006, l'ancien lensois est cependant victime du très pléthorique effectif milanais et du turn-over insufflé par Roberto Mancini. Blessé jusqu'à la fin de la saison, Dacourt a depuis longtemps fait une croix sur l'équipe de France.

          D'autres joueurs n'ayant en aucun cas connus la disgrâce de Domenech risquent de voir leurs chances de participer à l'Euro s'assombrir à cause de mercatos peu astucieux et pourraient à leur tout devenir des bannis. C'est ce qu'est en train de subir Rio Mavuba, ancien pilier des girondins de Bordeaux qui avait voulu franchir un palier dans sa jeune carrière en signant à Villareal l'été dernier. Mais l'éternel espoir du football français ne rentrait pas dans les plans de l'entraîneur local et devait donc se contenter de bouts de matchs. Insuffisant pour espérer participer à l'Euro. L'ancien bordelais du envisager un retour express en L1, direction Lille, pour tenter de retrouver un temps de jeu plus conséquent. Mais entre temps, des joueurs comme Toulalan, L. Diarra ou encore Flamini ont fait leurs preuves et pris une longueur d'avance. Mavuba a donc pris un retard important dans la course à l'Euro que seuls des bons résultats conjugués à net regain de forme pourront en partie combler.
          La situation est similaire pour Sylvain Wiltord. Après avoir fait les beaux jours de l'Olympique Lyonnais et de l'équipe de France, l'ancien gunner a fait son retour aux sources. Recruté par Rennes à l'intersaison, Wiltord brille en championnat mais subit le manque de prestige de son club. Absent de la liste des 37 pour les matchs amicaux contre l'Espagne ou le Congo, on ne voit pas vraiment ce qui pourrait faire changer la donne. Car, en sélectionnant des joueurs comme Menez ou Ben Arfa, Domenech semble favoriser la jeunesse à son poste. Wiltord s'éloigne lentement mais sûrement d'un Euro qui lui semblait promis il y a encore quelques mois.


        ILS CARTONNENT EN CLUB MAIS ATTENDANT TOUJOURS LEUR CONVOCATION


          Transféré d'Arsenal à Villareal au cours d'un été 2006 où il regardera le mondial allemand à la tété, Robert Pirès s'était juré de ne pas revivre telle mésaventure. Pourtant, la situation est belle est bien en train de se reproduire.
Après une première saison quasiment blanche au sein du sous-marin jaune à cause d'une blessure au genou qui le tena éloigné des terrains durant six mois, l'ancien messin revit sous les couleurs du club espagnol, au point que son spectaculaire regain de forme coïncide avec le retour au premier plan de Villareal, troisième de la Liga derrière les intouchables Real Madrid et FC Barcelone. A la fois buteur et passeur décisif, il a su se rendre indispensable en club mais n'est toujours pas appelé par Raymond Domenech. A 34 ans, Pirès voit ses chances de retrouver l'équipe de France s'amoindrir dangereusement. Encore une fois absent de la liste du sélectionneur, l'ancien messin s'est semble t-il fait une raison (lire l'article) et pense n'avoir aucune chance de revêtir le maillot tricolore sous les ordres de Raymond Domenech. Son retour à son meilleur niveau ne devrait pas changer grand chose puisque la situation était déjà la même il y a trois ans alors qu'il avait réussi à se hisser jusqu'à la finale de la Ligue des Champions avec Arsenal. Pourtant, l'équipe de France aurait bien besoin de l'expérience d'un Pirès en très grande forme dans l'optique de l'Euro mais cela n'est visiblement pas l'avis de son sélectionneur. Pourtant, le joueur serait enclin à faire de gros efforts. On palerait d'un retour en L1 à la fin de la saison.
           Mais Pirès n'est pas un cas unique. Récemment transféré à l'AS Roma, Ludovic Giuly subit actuellement le même traitement. Si l'an passé, alors que l'ancien monégasque cirait le banc au Barcelone, son non-sélection pouvait encore se comprendre, ce n'est plus le cas aujourd'hui. Renaissant à Rome, Giult commence à retouver toute l'ampleur de son potentiel. De quoi se permettre de rêver en bleu ... Malheureusement, cela semble hors de portée pour lui depuis l'arrivée de Raymond Domenech. Le sélectionneur français ne l'a jamais convoqué, et ce même lorsqu'il brillait au sein d'un des plus grands clubs du monde. Comme Pirès, une sélection de Giuly en équipe de France ne passera pas forcément par le biais de bons résultats en club mais par un départ du sélectionneur, ce qui est loin d'être d'actualité. Malgré leurs indéniables capacités, on n'est donc pas près de revoir ces deux joueurs porter les maillot Bleu. Même s'il leur reste encore de belles années à vivre au plus haut niveau, tous deux semblent encore plus près de la retraite que d'un retour en sélection.


                                                    LE CAS TREZEGUET


          Dans le triste univers des bannis, David Trezeguet occupe une place à part. Tantôt appelé, tantôt ignoré, David Trezeguet n'est autre qu'un joueur de second choix pour son sélectionneur. Des relations tumultueuses avec Domenech, une stérilité navrante et une transparence exaspérante ont fait de l'héros de l'Euro 2000 un joueur quelconque. Et quand tout joueur devient quelconque et n'a plus le niveau pour jouer en équipe nationale, il paraît normal qu'il ne soit pas sélectionné. Seulement, c'est du meilleur buteur du Calcio avec 15 buts en 20 matchs qu'il s'agit. Alors comment un buteur aussi prolifique dans un des championnats les plus compliqués peut-il perdre tous ses moyens sous le maillot tricolore au point de ne pouvoir se procurer ne serait-ce qu'une simple occasion de but ? La réponse n'est pas bien loin. Il s'agit tout simplement du système de jeu mis en place par Raymond Domenech. A la Juventus, l'équipe joue pour lui et dans le but de le faire marquer. Or, en sélection, cela impliquerait de restructurer toute l'équipe autour de lui, un sacrifice que ne semble pas disposé à faire Domenech pour un joueur qui déçoit de plus en plus à chaque apparition en Bleu. Car placer Trezeguet comme seul et unique fer de lance de l'attaque tricolore reviendrait à enlever ou amoindrir l'importance de joueurs comme Henry ou Benzema qui, eux, donnent entière satisfaction à leur sélectionneur.
          Les chances de voir de nouveau David Trezeguet porter le maillot tricolore s'amenuisent donc de jour en jour, d'autant que le sélectionneur ne l'a même retenu pour une liste cependant élargie à 37 joueurs et 6 attaquants. Il faudra s'y faire, Trezeguet n'est plus un joueur majeur de l'équipe de France comme il l'a été par le passé. Toutefois, il serait étonnant que Domenech se sépare d'un joueur qui aligne but sur but en Italie et qui n'a manqué aucune compétition internationale depuis son arrivée chez les Bleus en 1998, mais celui-ci risque de ne plus occuper qu'un rôle de doublure de ceux qui ont désormais pris le pouvoir à la pointe de l'attaque française.

 
   
 
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